Fleuve Niger, une mère nourricière qui se meurt à petit feu

Fleuve Niger, une mère nourricière qui se meurt à petit feu
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A chaque saison des pluies, le niveau des eaux du fleuve Niger augmente. Cette augmentation du volume d’eau entraine des perturbations des activités agro-halieutiques, pratiquées tout au long du fleuve Niger.

Nous nous sommes rendus au quartier Harobanda, à la rencontre des producteurs agricoles. La crainte anime ces maraichers.

« C’est une situation qui affecte tout le monde avec notamment les risques d’inondations » a estimé Boubacar Yacouba, producteur agricole. «  Nous nous préoccupons des affluents qui déversent de l’eau et du sable dans le fleuve. C’est ce qui favorise le débordement des eaux du fleuve pour engloutir nos périmètres irrigués », a-t-il poursuivi. Parfois c’est en pleine récolte que ces producteurs agricoles perdent tout, du fait de la montée des eaux. « Nous n’avons d’autres choix que de croiser les bras et constater les dégâts » a déploré Boubacar Yacouba.

Les inondations exceptionnelles de l’année 2020 avaient détruit plus de 5 500 hectares de cultures, du fait de débordements du fleuve Niger. Ces producteurs enregistrent chaque année d’énormes dégâts.

Selon toujours Boubacar Yacouba, il est possible de perdre toute sa production, car personne ne sait à quel moment l’eau va monter. « Nous avons l’habitude de constater au petit matin tous nos périmètres irrigués complètement engloutis dans les eaux. Cette année encore, je reste sceptique. La plus grande montée des eaux, qui nous a sinistrés, a eu lieu il y a de cela deux ans. Donc cette année, nous attendons de voir ce qui va se passer. »  a-t-il conclu.

Les pêcheurs, quant à eux, s’inquiètent de la survie de la faune aquatique. La déforestation et l’érosion, accentuées par l’ensablement du fleuve perturbent l’écosystème aquatique. « Nous rencontrons des difficultés, du fait que le fleuve n’est pas profond. Du coup il n’y a pas assez de poissons» a déploré Souleymane Abdou, pêcheur sur la rive droite de Niamey avant de faire savoir que c’est ce qui les oblige à utiliser d’autres méthodes artisanales pour pêcher. «  Malgré cela, nous ne trouvons pas beaucoup »  a-t-il regretté. Ce pêcheur poursuit en précisant que l’ensablement du fleuve a une conséquence sur la rareté de poisson dans le fleuve. « La montée des eaux aussi en est pour quelque chose. Les poissons sont perturbés et ils se cachent. Mais Dieu merci, j’arrive qu’en même à subvenir à mes besoins et ceux de ma famille grâce à la pêche» a conclu Souleymane Abdou.

Le chiffre d’affaires des pécheurs est en constante baisse au fil des années. «  Avec la montée des eaux, nous gagnons moins. Tous les pêcheurs savent que les choses ont changé. Parfois, nous sommes obligés de pêcher les poissons qu’il ne faut pas. Parce qu’il nous faut avoir de revenus. » a martelé Souleymane Abdou. « Regarde même ce genre de filet que nous utilisons, n’est pas adapté, ni conseillé pour pêcher. Malheureusement, nous sommes obligés de l’utiliser parce que le fleuve n’est pas profond.» a expliqué avec amertume le pêcheur.

La montée des eaux du fleuve porte un coup dur sur les activités économiques liées à cette mère nourricière. Il est donc urgent que des solutions idoines soient prises afin de sauver ce patrimoine national en l’occurrence le fleuve Niger. Certes des travaux sont en train d’être menés sur la digue de protection, mais qu’en est-il de l’ensablement du fleuve?

YACOUBA  Habiboulaye

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