Niger, coupure d’internet : les startups, ces « autres » victimes collatérales !

Le 24 février 2021 au lendemain de la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle, le réseau internet a été interrompu pour ne revenir que 10 jours plus tard. Un blackout qui n’a pas été sans conséquences sur nombres d’entreprises notamment celles intervenant dans le numérique et dont l’activité dépend essentiellement voire uniquement de l’internet. Cette coupure d’internet a été un coup de massue.
Ce coup a pour conséquences la cessation immédiate de toute activité. Le chômage technique forcé pour ces startups dont les activités se reposent sur cet outil. A cela s’ajoute la perte en cascade des partenaires d’affaires étrangers.
Pour Africa Ycone, une jeune startup dans la proposition de services et solutions numériques, la restriction de l’accès à internet n’est pas tombée au bon moment. Et les conséquences de cette dizaine de jours sans internet sont apocalyptiques. « D’abord la communication avec nos mentors et nos partenaires ont cessé ; les sites qu’on développait se sont arrêtés (…) et nos clients qui n’étaient pas tous des nigériens ne pouvaient pas comprendre » a déploré Kanmadozo Richard Timothée, co-promoteur Africa Ycone. Conclusion, de potentiels clients et contrats perdus.

Maman Bachir Abdoul Nasser, promoteur de KBI Net, tenant la tête entre ses mains devant son ordinateur, ressent, lui, encore les coups de cette coupure; trouvant par ailleurs inconcevable de « priver toute une population de son droit en voulant punir seulement un groupe de personnes ». « C’est difficile d’évaluer les impacts car malgré qu’il –internet- soit rétabli, il y a certaines pertes qu’on continue d’enregistrer malheureusement » regrette-t-il.

Habou Ousman M. Bassirou, co fondateur & Gérant Dev4Smart, lui, a perdu 90% de ses activités sans compter les préjudices financiers et moraux. Depuis la coupure de l’internet, il continue par enregistrer des baisses de ses chiffres d’affaires. « (…) nous avons encore du mal à ressusciter » a-t-il glosé.

Cette interruption généralisée du réseau internet infligerait, selon ces responsables d’entreprises, des pertes économiques avec des incidences directes de l’arrêt des activités digitales. Elle a aussi des effets indirects : perte de confiance des investisseurs. Bref, c’est tout un pan de la vie socio-économique qui part en lambeau.
A l’ère de la numérisation, une interruption d’internet est sans conséquence sur l’économie d’un pays. Elle affecte l’économie de nombreuses façons, en réduisant la productivité, en engendrant des pertes financières dans le cadre de transactions urgentes. Selon Jeune Afrique qui cite CIPESA, une organisation de promotion des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) en Afrique orientale et en Afrique australe, fait savoir qu’en 2017, la RD Congo aurait perdu au minimum 46 millions de dollars, soit 39 millions d’euros, dus aux coupures d’internet.